La grande leçon à retenir des champions éliminés #échec
La Coupe du Monde 2018 a lieu actuellement en Russie

La grande leçon à retenir des champions éliminés #échec

Ce matin en buvant mon café, j'ai eu l'envie de partager avec vous un levier majeur de succès. Celui-ci m'a littéralement sauté aux yeux et selon moi, il doit être partagé.

Cet article de 5 min va peut-être vous aider à voir les choses différemment lors d'épreuves ou de déceptions importantes.

Dans une société qui devient anxiogène et où la réinvention de chacun, le rebond sont déjà des atouts indéniables tant dans la vie familiale que dans la vie professionnelle, cette "leçon" venant de grands champions, pourra certainement vous inspirer pour la suite de votre carrière ou tout simplement dans votre quotidien.

INTRODUCTION PERSONNELLE : LES DANGERS DU SPORT-ENTERTAINMENT

Je tiens d'abord à vous dire que je ne suis absolument pas pour ce que devient le sport dans nos sociétés, quand il sert un modèle du "cirque romain". Quand des être humains sont adulés et que des milliers de fans à travers le monde sont capables d'être euphoriques ou déprimés à cause des résultats de leur équipe. Quand les salaires mirobolants participent à creuser une inégalité profonde de revenus et de qualité de vie entre citoyens (il n'y a pas que les sportifs, soyons clairs). Enfin quand le sport business ou entertainement vole littéralement le temps et l'énergie de millions d'êtres humains qui y consacrent beaucoup trop de temps au lieu de construire leur vie et de prendre soin d'eux et de leurs proches.

Je dois avouer qu'étant passé par cette phase plus jeune je fais tout pour m'en détacher depuis quelques années, même si vous l'aurez compris il m'arrive de regarder un match de temps à autres. Notamment en ce moment, période de Coupe du Monde, qui réussit plutôt bien à la France, jusqu'à présent.

Pour votre veille personnelle, sachez que l'e-sport (le sport virtuel ou le gamming professionnel) commence à prendre une grande ampleur et a été reconnu sport olympique il y a quelques temps. Porté pas un développement exponentiel en Asie il risque de devenir pour bien des raisons, encore plus dangereux que le sport business-entertainement que nous connaissons actuellement.

3 CHAMPIONS HORS DU COMMUN

Ce sont pourtant 3 champions qui m'ont aidé à observer ce que je vais partager avec vous. L'un n'a pas été sélectionné ou a finalement refusé sa sélection nationale pour cette compétition, quant aux deux autres ils on été éliminés dès les 8 èmes de finale. Il s'agit de Zlatan IBRAHIMOVIC, de Sergio RAMOS pour le second et de Cristiano RONALDO pour le dernier. Ils jouent (ou jouaient) respectivement pour la Suède, l'Espagne et le Portugal. Il est à noté qu'ils ont des ego qui s'expriment souvent de manière démesurée.

UN GRAND CHAMPION VIT SES ÉMOTIONS A 1000%

La plupart des grands champions sont des sanguins. Parfois qualifiés de "sans filtre", ils ont un flux d'énergie qui n'est que très peu bridé. Dans leur domaine d'activité du moins, ils sont spontanés et capables de se dresser et de se mobiliser, soit pour défendre leurs intérêts personnels ou pour défendre les intérêts de leur équipe. Le corps arbitral a d'ailleurs souvent des difficultés à gérer ces grands gaillards, sur-motivés et prêts à tous les efforts et à tous les sacrifices pour accéder à la victoire.

Un exemple de cela est le plus grand footballeur actuel (ou en devenir selon les sensibilités), Neymar Junior. Raillé pour ses roulades et ses simulations (même s'il subit énormément de fautes) mais admiré pour ses dribbles ravageurs, Neymar est capable de partager ses émotions et de dévoiler sa fébrilité tout en affirmant une véritable force de caractère. Il n'y a qu'à voire la manière dont il a géré sa blessure au pied et la façon dont il s'est préservé, préparé et s'est entraîné pour revenir encore plus fort en ce début de mondial 2018.

UN GRAND CHAMPION RELÈVE LA TÊTE TRÈS RAPIDEMENT

Ce qui m'a véritablement frappé dans les réactions de ces trois joueurs, dont deux éliminés prématurément de la compétition, est que malgré des déceptions immenses au vu des efforts fournis tous les jours pour atteindre ces niveaux de performance, ils aient été capables de relever la tête à une "vitesse grand V".

Je me souviens également encore de cette image du gardien de but du Paraguay, CHILAVERT, patron de son équipe, qui dès l'élimination via le "but en or" contre la France en 98, était allé littéralement ramasser ses coéquipiers effondrés sur la pelouse. Il se projetait déjà dans la suite de sa vie sportive et cherchait déjà à rebondir.

Revenons à notre premier grand sportif, Zlatan IBRAHIMOVIC. Il a été capable de devenir le supporter n°1 de l'équipe de Suède (il croit d'ailleurs en la victoire finale) malgré sa non sélection ou une retraite internationale confirmée. Il a en effet laissé entendre pendant quelques semaines qu'il pourrait participer à cette aventure russe et sortir de sa retraite internationale, pour finalement se rétracter au dernier moment. C'est ce qu'a indiqué la fédération suédoise, quant à lui il n'a jamais véritablement officialisé les choses. Cela pourrait être un coup marketing avec son sponsor VISA, mais rien d 'officiel. Quoiqu'il en soit, pour un joueur aussi ambitieux que Zlatan IBRAHIMOVIC, rater un évènement majeur du football mondial ne peut-être, à priori, qu'une déception. Il a même su tirer profit de sa non présence avec cette opération de sponsoring en tant que "supporter". On peut d'ailleurs observer le fait que ce joueur ne semble que très peu préoccupé par ce que l'on peut penser de lui. Quelque part, on peut être tenté d'admirer sa spontanéité, sa liberté de ton et parfois ses coups de colère.

Le second, Sergio RAMOS (qui soit dit en passant est un joueur avec beaucoup de métier ou de vice et assez agressif), malgré des épisodes très compliqués avec la sélection et son club le Real Madrid (qui a quasiment débauché le sélectionneur de l'équipe nationale espagnole à quelques heures de la compétition) a été capable dès le lendemain de l'élimination, de poster un message très positif sur les réseaux sociaux. Ce dernier évoque dans une déclaration, une "occasion de pleurer et de se relancer de plus belle". On imagine une sacrée force de caractère et surtout une capacité à rebondir immense pour digérer aussi vite une telle désillusion. Rebondir, cela se fait grâce à une bonne gestion de ses émotions, une intelligence émotionnelle assez développée pour évacuer une déception et faire le deuil rapide du changement. Pleurer un bon coup et repartir de l'avant. Il y a dans ce processus une grande part d'acceptation et de lâcher prise.

Enfin le dernier champion, Cristiano RONALDO, a fait de même en postant un message de remerciement et d'espoir pour le futur de l'équipe portugaise dès le lendemain de la défaite et donc de l'élimination.

Vous noterez que je n'ai pas évoqué le cas de Lionel MESSI, immense joueur de la sélection Argentine, qui a lui aussi été éliminé par la France en 8 èmes de finales. Entré sur le terrain avec un sourire en coin de bouche, il a quitté la compétition la tête basse. Nul doute qu'il sera capable de réaliser les mêmes exploits que ses pairs cités plus haut. Rebondir en acceptant et en se tournant vers de nouveaux défis.

LA QUALITÉ MAJEURE POUR MIEUX GÉRER LES "ÉCHECS"

La question n'est pas tant de savoir quelle est cette qualité majeure que de savoir la manière dont on peut l'acquérir et la développer.

Pour ce qui est de la nommer, je dirai qu'il s'agit de la capacité à avoir confiance en ses forces, se rappeler de tout ce que l'on a fait de bon et de bien, même dans les "pires" moments et se projeter très très vite vers de nouveaux défis, les prochains petits pas. Garder en tête et au cœur que tant qu'il y a de la vie, nous pouvons accomplir bien des choses.

Comment développer une telle capacité ? Je partage cela d'autant plus que depuis quelques années j'ai commencé à le faire et qu'aujourd'hui, Dieu merci, je commence à en vivre les résultats. C'est un long processus qui n'est certainement jamais totalement achevé.

7 CLEFS POUR DÉVELOPPER CETTE QUALITÉ MAJEURE

Voici quelques idées pour commencer ou tout simplement continuer votre cheminement :

  1. Être connecté à soi au maximum et à l'essentiel
  2. Exprimer ses ressentis et être spontané
  3. Comprendre et connaître ses besoins
  4. Ne pas négliger les toutes petites victoires
  5. Se gargariser des petits pas et relativiser les grandes victoires
  6. Rester très ambitieux mais prêt à tout perdre aussi ou à renoncer
  7. N'attendez que de vous-même, soyez responsable de votre bien-être avant tout

Il y a bien d'autres points que je pourrais ajouter mais si vous arrivez déjà à travailler sur ces 7 dimensions, vous changerez déjà beaucoup de choses dans votre façon de vivre ce que l'on peut appeler les échecs ou les apprentissages.

Vous remarquerez qu'à aucun moment il n'est fait état d'une quelconque empathie ou d'une quelconque connexion à l'autre. C'est tout simplement du au fait que c'est d'abord en vous connectant correctement à vous même que vous serez capables de mieux vous connecter aux autres.

J'espère que cet article écrit "sur le pouce" vous aura plu et vous donnera quelques clefs pour mieux cheminer. A bientôt !

Selim

L'article est intéressant dans son écriture.... et prenons un peu de recul sur son contenu. Regarder un champion et en tirer des lois à appliquer représente un piège, car ce qu'il montre est le résultat d'un processus. Il ne sert donc à rien de chercher à le "recopier", un peu comme un joueur de club qui essayerait de jouer comme Fédérer pour progresser. En fait, le champion possède une confiance acquise dès la prime enfance à travers de premières relations. Celle-ci s'appuie souvent sur des capacités dans un domaine particulier. Si ce dernier est socialement valorisé, la victoire et la fortune renforcent encore la confiance première... et voilà qu'apparait une personne publique qui, solide comme un bloc d'airain, se relève de suite de ses échecs en ne comptant que sur elle-même. Mais cette attitude est le résultat d'une dynamique de développement. A sa source se trouve un niveau de confiance important, généré par des interactions humaines, souvent lointaines, et dont le champion lui même n'a pas conscience. C'est pourquoi la plupart des interviews de personnes en réussite ne permettent pas de détecter les véritables raisons de leur succès. Pour la grande majorité des êtres humains, sans compétences fortes, sans capacités exprimées et sans une confiance supérieure acquise dans les premières étapes de la vie, se relever d'un échec demande de bénéficier au même moment de relations de qualité. Pour aider chaque ami, collaborateur, citoyen à avancer dans les épreuves de la vie, il s'agit moins de mettre en avant l'efficacité d'un comportement égocentré, que de valoriser l'importance d'une interaction humaine attentive. Il en est de même pour toute réussite collective. Henri Dumont

Gilles VILLAN

Éducateur Technique Spécialisé - Professeur de Lycée Professionnel (retraité)

5y

Mais comment peut-on prendre comme modèle de valeurs ces footballeurs aux salaires indécents et totalement injustifiables ? Corrélatif, comment donner sens à leurs défaites ou leurs victoire ? Il s’agit ici de relativiser, ne pas faire l’impasse du contexte et des enjeux ou alors se risquer au sophisme. A mon sens, l’exemple est mal choisi malgré que ces footeux soient un exemple de réussite pour bon nombre de nos concitoyens. Mais qu’est ce que la réussite et qu’est ce que l’échec ? Personnellement, je préfère apprécier la nature des aléas de la vie sous d’autres formes et d’autres représentations que celles indiquées dans ces " assertions footballistiques ". CQFD : Parler d’échec individuel dans un rapport à la victoire qui est collectif est un non sens et d’autre part, il est impossible d’évaluer et de valider la qualité de la réussite dans la vie d’un homme sur la victoire d’un match de foot de 90 minutes (coupe du monde ou pas). Ou alors devoir s’interroger sur ce que peuvent représenter 90 mn dans une vie. Il me semble plus utile de s’interroger sur l’adulation qui est portée au " Dieu Argent " avec tous les corollaires qui l’accompagnent et qui, ici, nous feraient prendre de vessies pour des lanternes. Sans autre commentaire car au bout du compte et comble du paradoxe nous sommes parfois amenés à défendre l’état actuel du système comme si nos idéaux avaient été réalisés.

Bien choisir ses références pourrait être un bon 8ème point. Bien sûr, ce pourrait être moins vendeur, mais dissocier le fond et la forme est une démarche pour le moins légère, c'est déjà ce que j'ai tenté d'expliquer à quelqu'un qui s'appuyait récemment sur une photo de Jeff Bezos à ses débuts pour en faire un exemple de ténacité. Ensuite, vous vous appuyez sur des exemples d'échec collectif pour traiter de l'échec personnel, et pour les 3 joueurs que vous citez il n'y a jamais que des échecs collectifs et des succès personnels, cela brouille sérieusement le message. Concernant Ramos et Ronaldo, s'ils sont très talentueux, ce sont avant tout ce que j'appellerai des "tueurs". Si le premier a été récemment décisif avec son club (son entreprise), cela s'est fait au prix de la santé de 2 joueurs adverses. Quant à Ronaldo, le seul titre qu'il ait conquis avec sa sélection nationale démontre à quel point il la vampirisait puisqu'elle l'a gagné alors qu'il la quittait rapidement (en finale), suite à une blessure. Pour ce qui concerne Zlatan Ibrahimovic, dont la Suède s'est passé, sans état d'âmes, en éliminatoires comme durant cette Coupe du Monde, il n'existe plus sportivement (il joue aux USA) mais est toujours aussi soucieux de son portefeuille, comme vous l'avez d'ailleurs suggéré. Un peu de recherche qualifierait mieux votre propos. Vous auriez pu parler par exemple d'Alain Mimoun qui échoua régulièrement derrière Emil Zatopek, sur 10 000 mètres aux JO de Londres en 1948, sur 10 000 et 5 000 mètres aux JO d'Helsinki en 1952, aux championnats d'Europe de 1950 sur 5 000 et 10 000 mètres, et qui finalement emportera le marathon des JO de 1956. Et pour rester dans le football et cette Coupe du Monde, vous auriez pu vous référer à Olivier Giroud, sans cesse critiqué et qui doit constamment convaincre qu'il est indispensable à l’Équipe de France -ce qu'il réussit-, qui disait récemment qu'il n'aurait cure de ne pas marquer lui-même si le titre (collectif) était au bout. J'ajouterai une critique plus précise : contrairement à ce que vous suggérez, je considère qu'il faut absolument ne pas relativiser les grandes victoires, il faut particulièrement les fêter, s'en enorgueillir, se construire une mémoire forte du succès : ce sera notre propre et indispensable référence positive.

Marie Alfrede Mvondo

Associate Professor, University of Dschang

5y

Très édifiant. Merci.

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